10 juillet 2005

Basculements en chaine

Prenons le couple Bien/Mal. Lorsque Bush parle de l'axe du Mal, cela nous fait rire, nous Français. Mais lorsqu'on nous interroge sur Bush, ou sur Sharon, nous ne rions plus : oui, le Mal est là, dans cette dénonciation même du Mal.

Prenons un autre exemple : la contextualisation. Pris comme un mot d'ordre, "contextualisons !", l'impératif se heurte rapidement à sa propre contextualisation : contextualiser, oui, mais différement selon les circonstances... Contextualiser, oui, mais jusqu'à quel point ?

En fait, "contextualiser" indique une direction : il n'y a pas de "contextualisation absolue", sauf à s'identifier à ce qui reste de liberté dans un univers où tout serait totalement déterminé.

Lorsque quelques uns accusent de la façon la plus violente que l'on puisse imaginer un groupe --- dont ils ne font pas partie ou dont ils s'exceptent --- d'avoir trahi l'éthique universelle, de deux choses l'une : soit ces accusations sont justifiées, soit elles sont fausses. Dans le cas présent, elles sont fausses : la passion des débats actuels ne semble pas permettre que nos concitoyens puisse l'entendre, le voir et le comprendre, mais tous les documents existent qui montrent que cet article ment au-delà même du solide alliage de mensonge et d'ignorance qui, à quelques admirables exceptions, caractérise l'attitude de nos rédactions à l'égard du conflit arabo-israélo-palestinien, sous la direction magistrale de l'AFP.

Accusations mesongères d'une extrême violence, elles veulent répondre à la condamnation par l'évocation du contexte ("on a dit Juifs, Juifs, Juifs, mais on pensait Juifs d'Israël", "on voulait dire : les l'armée d'occupation, c'est comme toutes les armées d'occupation, vous savez...", "il faut voir le contexte aussi", "bon, si Garaudy l'avait dit, je dis pas, le contexte aurait été différent, mais Morin", "et si ç'avait été Heiddeger ???)