05 mars 2008

"pire que l'Holocauste"

Toutes les critiques adressées à Israël ne sont pas nécessairement infondées; ainsi, lors de la seconde guerre du Liban, les reproches de "disproportion" étaient peut-être en partie justifiés. Il faut donc aussi pouvoir écouter de telles critiques, ne pas les rejeter a priori. Pourtant, trop d'expression d'amitié à l'endroit d'Israël relèvent exclusivement du principe "qui aime bien châtie bien", négligeant totalement celui-ci, qui gagnerait à être mieux connu : "qui aime bien ne passe pas son temps à condamner".

En fait de condamnation, celle du chef de l'autorité palestinienne atteint des sommets (mais il est vrai que celui-là ne prétend pas être un ami d'Israël) : selon une information entendue sur France Inter avant de passer aux oubliettes, Mahmoud Abbas, alias Abou Mazen, a en effet déclaré que les opérations militaires à Gaza du week-end dernier étaient "pires que l'Holocauste", rien que ça !

Abou Mazen faisait-il ainsi référence au fait que le Hamas rassemble femmes et enfants là où les Israéliens sont amenés à opérer, c'est-à-dire à proximité des entrepôts de missiles iraniens et autres centres militaires de l'organisation terroriste installés dans les immeubles d'habitation ? Cette référence scandaleuse aux crimes nazis de la part d'un peut-être futur chef d'Etat visait-elle à dénoncer le moins du monde les crimes du Hamas, non seulement contre le peuple israélien, mais aussi contre le peuple palestinien, femmes et enfants mis en première ligne comme "boucliers humains" peut-être, mais probablement aussi avec l'idée qu'un maximum de victimes civiles parmi les palestiniens augmenteraient les condamnations internationales contre... Israël ?

Non, évidemment, ces propos visaient les Israéliens, avec qui Abou Mazen a prétendu rompre les négociations. Ils nous rappellent qu'Abou Mazen n'est peut-être pas que le "modéré" que l'on veut croire; ils nous remettent en particulier en mémoire l'existence de sa thèse, soutenue à Moscou au siècle dernier, qui nie l'étendue réelle de l'extermination des Juifs par les nazis.

Quant à l'usage du terme "trève", que l'on entend beaucoup ces derniers temps aussi bien chez Abou Mazen que du coté du Hamas, et que les idéalistes que nous sommes voudraient entendre comme un appel à la paix maintenant, il fait plutôt écho à la vieille stratégie du plan par étape pour la destruction de l'Etat du peuple juif, soit le contraire absolu d'une vision de paix. Que ce soit là l'idée associée au mot "trève" pour Abou Mazen est confirmé par ses déclarations le jeudi 28 février 2008 dernier au journal jordanien Aldostor : ""A l’heure actuelle, je suis contre un conflit armé car nous en sommes incapables. Mais peut-être qu’à un stade ultérieur, les choses seront différentes".

Alors que notre ministre Kouchner parle de "l'acharnement d'Israël" contre Gaza, que l'opposition, en particulier par la voix de François Hollande, met son "amitié" pour Israël au service d'une condamnation sans appel de l'Etat juif et de la soi-disant "répression aveugle" qu'il mènerait (en l'occurence, c'est Hollande qui est aveugle, qui ne veut pas voir que Tsahal fait tout pour éviter le maximum de victimes civiles quand le Hamas fait tout pour le maximiser), il est heureux de pouvoir entendre l'ambassadeur d'Israël en France s'expliquer sur les dernières opérations :

http://www.france5.fr/c-a-dire/index-fr.php?page=emission&id_article=285

Recevables a priori, les critiques contre Israël se révèlent après examen, et cette fois encore, largement infondées.