07 mars 2008

Mais Rama Yade accuse Israël...

Mme Rama Yade a déclaré dans son discours au Conseil des Droits de l'Homme du 3 mars 2008 dernier à Genève, je cite : Les dérives ou les outrances qui ont entouré la conférence de Durban ne doivent pas se répéter. La France ne restera engagée dans ce processus que si la réunion de suivi ne s'écarte pas des objectifs qui lui ont été assignés et n'utilise pas la noble cause de la lutte contre le racisme pour tenter de remettre en cause des libertés essentielles."

On peut se féliciter de cette déclaration qui, malgré son caractère quelque peu allusif quant aux dérives et outrances évoquées (il s'agit en l'occurrence du délire antisémite dont la conférence de Durban en septembre 2001 a été le siège), se situe clairement dans le prolongement des propos de Mme Yade sur RCJ le 11 novembre 2007, je cite : "" Le Conseil des Droits de l'Homme c'est pas un lieu pour cogner un pays en permanence" (sous-entendu : Israël).

Et pourtant.... que penser de ces belles déclarations, alors que le même discours de Mme Yade fait suivre un peu plus tôt la simple phrase "Il n'est pas acceptable que des Israéliens meurent sous les roquettes du Hamas" d'un "mais" inacceptable. Faire suivre une telle phrase d'un "mais", quel qu'il soit, est exactement aussi crédible que la fameuse formule "je ne suis pas raciste mais..."

Alors écoutons votre "mais", Madame Yade : "Il n'est pas acceptable que des Israéliens meurent sous les roquettes du Hamas. Mais il n'est pas acceptable non plus que des dizaines de civils palestiniens soient les victimes des incursions militaires israéliennes. La population civile à Gaza ne peut continuer à être punie collectivement."

Victimes des incursions israéliennes
? Mme Yade ignore ou fait semblant d'ignorer que les civils palestiniens, femmes et enfants, sont volontairement sacrifiés par les islamistes nazifiants du Hamas qui les utilise plus encore comme chair à canon que comme boucliers humain, allant jusqu'à rassembler les civils aux lieux mêmes que Tashal annonce par tracts devoir bombarder, le Hamas cherchant ainsi à causer le maximum de pertes civiles au sein de son propre peuple. Mme Yade met sur le même plan les attaques terroristes contre les civils israéliens et les opérations militaires israéliennes visant les terroristes islamistes et qui ne font des victimes civiles que par la volonté de ces terroristes qu'il en soit ainsi. Punition collective ? Mme Yade ignore ou fait semblant d'ignorer qu'au moment même où le Hamas tirait les rideaux et allumait des bougies



dans l'un de ses lieux de réunion pour faire cette si jolie photo de propagande destinée à impressionner l'opinion... la centrale électrique israélienne qui fournit le courant à Gaza continuait, sous les tirs de roquettes, à fournir le courant à Gaza : regardez bien cette photo, Mme Yade, et dite-moi s'il n'y a pas de la lumière au-delà de la porte du fond, et derrière les rideaux... (quant à ces autres photographies [suivez ce lien] n'apportent-elles pas un éclairage similaires ?)

Cette déclaration de Mme Yade (en harmonie avec celle, plus scandaleuse encore, que prononcera quelques jours après M. Kouchner au lendemain de l'attentat ignoble de Jérusalem le 6 mars 2008) revient tout simplement à joindre sa voix au concert de ceux qui "cognent un certain pays en permanence".

La déclaration dont le Conseil des Droits de l'Homme a finalement accouché le 6 mars 2008 est tout-à-fait dans l'esprit des propos de Mme Yade qui parle d'une population "punie collectivement", à tel point qu'on se demande pourquoi la France s'est contenté de s'abstenir sur cette résolution (notre pays n'a en tout cas pas voté contre, seul le Canada l'a fait) : à ce compte, on aurait aussi bien pu voter pour, comme la Suisse !

Ainsi, dans le même temps où en termes feutrés Mme Yade dénonce les dérives du conseil des droits de l'homme, elle y participe elle-même en termes pas feutrés du tout : déception.

Quant à Kouchner, nous continuons à demander sa démission suite à ses propos assimilant les opérations militaires israéliennes à Gaza à des attentats terroristes.